23 March, 12:15 pm
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1. Le rat-taupe nu
Ce petit rongeur peu gracieux a été identifié en 2018 comme le premier mammifère à défier la loi de mortalité de Gompertz-Makeham.
En théorie, le rat-taupe nu ne devrait pas vivre plus de six ans… Et pourtant, le plus vieux rat-taupe nu connu a 35 ans. Et parmi ses congénères, certaines femelles restent encore fertiles après 30 ans. Par rapport à sa durée de vie, c’est comme si vous aviez un enfant à 70 ans !
Le rat-taupe nu a des qualités très particulières qui lui permettent de survivre dans un environnement souterrain :
Sa peau n’est pas sensible à la douleur
Ses taux métaboliques et respiratoires sont très faibles
Il résiste au cancer et à la privation d'oxygène de façon inouïe
C’est le seul mammifère capable de s'adapter à la température ambiante (thermoconformateur)
Il ne produit pratiquement pas de chaleur (ectotherme)
2. Le tardigrade
Ce petit animal d’entre 0,1 et 1 mm, vit pratiquement partout : sur et sous la terre, comme au ciel, en haut de l’Himalaya ou dans la profondeur des océans.
Le tardigrade résiste à tout : même bouilli, desséché, irradié, écrasé, empoisonné, il vit sa vie tranquille, comme si de rien n’était.
Il peut même revenir à la vie après 2000 ans de congélation.
Pour survivre, il a des capacités extraordinaires, notamment :
Vivre au ralenti ou se mettre à l’arrêt (cryptobiose)
Se vider de son eau (pour limiter les effets de l’hydrolyse de l’eau sur l’ADN)
Survivre à des doses extrêmes de rayons X : 570 000 rads (500 rads suffisent à tuer un humain)
Résister à des températures extrêmes (- 272° + 150°)
Survivre à une exposition au vide, dans le cosmos (certains scientifiques pensent d’ailleurs qu’il pourrait avoir une origine extraterrestre)
Se réparer grâce à des enzymes qui agissent comme des « chirurgiens moléculaires » de l’ADN.
3. Le « Proteus anguinus»
C'est un petit batracien, semblable à une salamandre rose et allongée, qui peut vivre cent ans, rester 10 ans sans manger, et trois jours sans oxygène.
Son secret, c’est qu’il ne s’active que cinq minutes par jour. C’est donc le champion toutes catégories de la gestion des réserves énergétiques. En utilisant peu de carburant, il y a peu de déchets et peu d’encrassement des filtres… et donc un vieillissement beaucoup plus lent de son organisme.
Une « anomalie » de la nature ? Pas vraiment…
On pourrait croire que ces animaux sont de rares exceptions ou une anomalie de la nature, comme si celle-ci avait « oublié » de faire vieillir certains animaux.
Mais en réalité, cette longévité exceptionnelle n’est pas aussi rare qu’on le pense. On pourrait encore mentionner de nombreux exemples :
L’oursin rouge géant, originaire du pacifique, qui pourrait vivre jusqu’à 200 ans
La baleine boréale est le mammifère à la plus grande espérance de vie (jusqu’à 200 ans). C’est un véritable paradoxe pour les chercheurs : cette baleine possède mille fois plus de cellules que l’homme. Elle devrait souffrir davantage du cancer, ce qui n’est pas le cas. On a découvert dans son génome des mécanismes de mise en veille de certains gènes, de limitation du vieillissement cellulaire ou encore de réparation de l’ADN
Le requin du Groenland est l’animal vertébré qui vit le plus longtemps (entre 200 et 500 ans)
La praire d’Islande (Artica Islandica), un mollusque dont la longévité est de 500 ans
Le corail noir qui peut vivre jusqu'à 4 000 ans
L’éponge « Anoxycalyx joubini» qui pourrait vivre plus de 10 000 ans ;
L’éponge « Monorhaphis chuni » pourrait vivre jusqu’à 11 000 ans
La méduse « Turritopsis nutricula» est pratiquement immortelle : non seulement elle renouvelle ses cellules, comme d’autres méduses le font, mais elle peut retourner à une forme juvénile après avoir atteint la maturité sexuelle (sénescence négative). Ce mécanisme s’enclenche si les conditions de vie sont défavorables (stress, manque de nourriture…).
Ces animaux… Qu’ont-ils de plus que nous ?
Voici quelques pistes qui permettent de mieux comprendre la longévité exceptionnelle de ces animaux et de s’en inspirer.
Ceux-ci auraient pour la plupart :
Une activité de la télomérase beaucoup plus intense: pour rappel, la télomérase est l’enzyme qui empêche le raccourcissement des télomères, en liant avec le vieillissement prématuré
Des mitochondries bien plus performantes: comme on l’a vu dans une précédente lettre, les mitochondries produisent l’énergie dont dépend la vie, et leur état serait directement lié à notre longévité
Un système perfectionné de réparation de l’ADN
Des capacités de résistance aux stress extrêmes: oxydants, UV, radiations ionisantes, déchets toxiques, vide, acide, dessèchement, famine, pressions et températures extrêmes…
Des stratégies de « suspension de vie » (jusqu'à 120 ans) et même de « résurrection»
La pratique du jeûne: pour ces animaux, c’est une attitude physiologique, un instinct, indispensable à la reproduction de l’espèce et à leur survie
L’étude de ces animaux permet encore d’apprendre de nombreuses choses sur nos propres capacités de prolonger la vie.
Par exemple, il semblerait que le milieu marin apparaisse comme le plus favorable à une durée de vie élevée puisque tous ces animaux vivent dans les océans (sauf le rat-taupe nu et la tortue géante).
Bien sûr nous ne pouvons pas retourner vivre dans la mer, mais cela ouvre la réflexion sur l’importance de rester en contact avec l’élément eau. On peut penser à la pratique de la natation, ou encore aux bienfaits du fameux plasma marin de Quinton (nous aurons l’occasion d’en reparler).
Le froid serait lui aussi un environnement favorable : il induit une faible température du corps qui, à son tour, conduit à un métabolisme lent et, par conséquent, à des tissus moins endommagés. Il existe plusieurs techniques intéressantes pour profiter de cet avantage du froid sur notre santé et notre longévité, que j’évoquerai dans une prochaine lettre.
Le manque de nourriture et le stress peuvent eux aussi avoir un intérêt pour prolonger la vie : ceux-ci favorisent l’hormèse, qui est une réponse de stimulations des défenses biologiques, héritée des situations de privation et de stress subies au cours de la longue histoire de l’évolution.
Un des effets de l’hormèse est une stimulation des opérations de réparation de l’ADN, essentielle à la maintenance de notre informatique cellulaire, au ralentissement du vieillissement.
De nombreuses études sur des modèles animaux confirment que la restriction calorique permettrait de freiner le vieillissement de l’organisme, d’où l’intérêt du jeûne (nous y reviendrons bientôt…).
Et que dire des végétaux alors ?
On parle souvent des animaux centenaires. Mais on pense beaucoup moins aux plantes, dont certaines battent pourtant tous les records de longévité.
L’un des plus vieux organismes connus au monde est un arbre : Pando (Utah, aux États-Unis), qui aurait 80’000 ans !
Il s’agit d’une colonie clonale de 47 000 peupliers faux-tremble, génétiquement identiques et reliés à un seul et même système racinaire.
C’est la preuve que l'union fait la force et parfois, la longévité. Les études sur les supercentenaires de l’île d’Okinawa, ou des zones bleues, attribuent d’ailleurs, entre autres la longévité exceptionnelle de ceux-ci à de fortes interactions et un riche réseau social.
Mais il y aurait encore plus vieux.
Posidonia oceanica est une colonie de posidonie, située en Méditerranée vers l’île de Formentera, qui serait âgée de (accrochez-vous)…80 000 à 200 000 ans !
Il s’agit d’une plante aquatique (à ne pas confondre avec une algue) aux propriétés hallucinantes !
Un mètre carré de cette plante produit 14 litres d'oxygène par jour. Autant vous dire qu’il s’agit d’un véritable poumon pour la Méditerranée.
Quel est le secret des plantes pour leur longévité exceptionnelle ?
Il n’a rien bu ni mangé depuis 70 ans
Et si cela venait de leur « alimentation » : les végétaux se nourrissent d’eau et de lumière. Or les scientifiques considèrent de plus en plus la lumière comme une vraie nourriture pour l’homme, semblable aux vitamines et aux minéraux dont la cellule a besoin.
Pour le chimiste Michael Werner « tout être humain se nourrit de lumière peut-être à hauteur de 30 % … seulement il n’en est pas conscient[1] ».
On raconte que certaines personnes, appelées « respiriannistes » seraient capables de vivre en ne se nourrissant que d’eau et de lumière (et aussi de méditations ou prières).
Dans une prochaine lettre, je vous raconterai l’histoire d’un sage hindou, qui aurait vécu 70 ans sans eau ni nourriture. Sa prouesse a même été étudiée par des scientifiques… qui ont dû reconnaître qu’il ne trichait pas.
Comment décupler vos capacités de longévité
Vous le voyez, même si les animaux et les plantes nous offrent des pistes, il reste encore de nombreux mystères sur nos formidables capacités.
Et contrairement à ce que certaines personnes pensent, il existe de nombreux moyens d’agir sur le vieillissement… et pourquoi pas de l’inverser ?
Dans la conférence que j’ai donnée dans les locaux de PureSanté, je détaille une approche complète pour reprendre la main sur votre vie, votre santé et votre longévité.
Si vous n’avez pas encore visionné la conférence, je vous invite à le faire sans attendre.
La rediffusion est disponible pendant quelques jours en cliquant ici.
Bien à vous,
Jean-Louis Dieu
PS. Florent m’a dit qu’il ne pouvait pas laisser la vidéo en ligne pendant très longtemps. Si le sujet de la longévité vous intéresse, je vous conseille donc de ne pas tarder à visionner ma conférence.
Source de cet article :
[1] Michaël Werner, Se nourrir de lumière, Aethera, 2018.