Claude LMP
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Chargé de la déontologie des contenus, le nouveau conseil de surveillance du réseau social compte parmi ses vingt membres l’ancienne directrice générale du ministère de la justice israélien. Sous les ordres de la ministre Ayelet Shaked, figure de l’extrême droite, Emi Palmor avait mis en place une cyberunité chargée de contrôler et censurer les posts de Palestiniens.

Le conseil de surveillance de Facebook est l’un de ces machins dont raffolent les mastodontes du numérique pour faire parler d’autre chose que de leurs profits mirifiques. Facebook a ainsi annoncé la mise en place, le 6 mai 2020, d’une instance supposée lutter contre des « discours haineux, néfastes et trompeurs ». 

Le conseil aura pour mandat de « prendre des décisions définitives » sur la suppression de tel ou tel contenu sur les pages Facebook et les comptes Instagram, une filiale du groupe fondé par Mark Zuckerberg.

Indépendant de Facebook, mais financé à 100 % par un fonds mis en place par la multinationale et doté de 130 millions de dollars (115 millions d’euros), ce conseil pourra être saisi par un internaute qui souhaiterait voir un contenu disparaître, comme par un autre dont le post aurait été supprimé par les modérateurs de Facebook, et qui en ferait en quelque sorte appel. Cette instance sera également susceptible de faire des « recommandations » sur la suppression de tel ou tel type de publication.

Un casting international prestigieux

Composé à terme de 40 membres, il en compte déjà 20 qui « représentent divers horizons et points de vue professionnels, culturels, politiques et religieux ». Casting de prestige : la Yéménite Tawakkol Karman1, prix Nobel de la paix en 2011 avec les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee ; une ancienne première ministre du Danemark, Helle Thorning-Schmidt, célèbre pour avoir inspiré le personnage de Birgitte Nyborg dans la série télévisée Borgen ; Alan Rusbridger, qui a été directeur de la rédaction du prestigieux quotidien britannique The Guardian ; une avocate des droits humains aux États-Unis ; une dirigeante de l’Open Society en Afrique de l’Ouest ; un rédacteur en chef indonésien ; des universitaires du monde entier… Et puis une Israélienne, Emi Palmor, présentée comme « ancienne directrice générale du ministère israélien de la justice » où elle a créé, précise Facebook, « l’unité gouvernementale de coordination antiraciste chargée de permettre l’accès à la justice par les outils numériques » et de « promouvoir la diversité dans le secteur public ».


 

Last update on Friday 12 June, 17:21 pm by Claude LMP.